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15 Août

Trouver l’image toute faite,
Le coup d’encensoir au quinze août ;
Clés en mains, l’hymne de la fête,
Je voudrais bien chercher, mais où ?

Car si, tout à trac, je m’immerge
Dans l’univers politicien,
Avec en gueule un goût amer, je
Perçois d’étranges paroissiens.

Paroissiens pas très catholiques
Qui, bouche en cœur, au parlement,
Revêtus de lin blanc biblique,
Parlent, parlent… Ah ! Parle, ment ?

La main sur le cœur, ils promettent :
Demain, gratis on rasera.
Puis pactole « In the pocket » mettent
Et…foin de leur électorat.

Sur le chemin qui mène à Rome
Si, cul-bénit, j’opine, sans
Vergogne, je flaire un arôme
Éloigné de l’odeur d’encens.

À mille lieues de l’Évangile,
L’éthique des chrétiens est el-
Astique dès l’instant qu’agit le
Prurit du pouvoir temporel.

On s’acoquine, on s’allie. En ce
Monde, aux quatre coins, on pille, on
Amasse l’or par l’alliance
Du coffre-fort, du goupillon.

Jésus et les marchands du Temple,
Juste courroux ! Combat touchant !
Aujourd’hui, quel mauvais exemple,
Le temple est aux mains des marchands !

La foi, je le crois, serait bonne
Sans mettre l’homme à feu, à sang ;
Sans être, Dieu me le pardonne,
Consanguine avec les puissants.

Quand prient, le pauvre, le modeste,
Dieu voit-il la nécessité
De capter cinq sur cinq ? Il reste
Dans son ciel. Missa est, ite !

Si je me tourne vers Moïse,
Vers Abraham, vers Mahomet,
Rien de rien ne me dépayse,
Chacun, l’au-delà, me promet.

À condition que je massacre…
Que vaut ce Dieu qui me créé en
Ayant dessein que je consacre
Ma vie à : Sus au mécréant !







Il s’ensuit que mon cœur meurtri ne
Prend pas son pied, amer constat,
L’échine courbe, à la doctrine
Du tout sacré, du tout État.

Dieu merci ! Paraît la Madone,
Notre Dame du Bon Secours.
Quel coup de pouce elle me donne !
Sur le papier, ma plume court.

Parangon de la femme libre,
Le grand shoot qui l’envoie au ciel
Rend caduc l’ascenseur terrible
Des paradis artificiels.

Nom d’un chien la belle trouvaille !
Transport à l’oeil, sans polluer !
L’écolo qu’angoisse tenaille,
Chapeau bas, doit la saluer.

La méthode à Marie ? La bonne !
Elle fait ni une ni deux :
Hop ! Et voilà. Bilan carbone ?
Pas un gramme de CO2.

Son carburant secret ? Devine
D’où provient un tel résultat ?
Ce n’est pas l’essence divine,
C’est l’Amour avec un grand A

Sublime idée, et novatrice :
L’amour, carburant spécial
Et durable force motrice.
Le plein, ça vole et c’est génial !

Quel prodige ! Sous ta bannière,
Vierge et mère tu marias !
Dis, l’amour, de quelle manière
Tu le fis ? Sancta Maria !

L’amour qui mène, oh, Bonne Mère !
Droit aux anges du paradis.
Ce n’est donc pas une chimère
Lors qu’à toi que j’aime, je dis :

Aujourd’hui, le quinze août, ma douce,
Fête de l’Assomption, c’est vol-
Ontiers que nous prendrons tout douce-
Ment, dans l’étreinte, notre envol.

Qui, lors qu’enlacés jusqu’à n’être
Qu’un seul élan, qu’un seul désir,
Nous boostera par la fenêtre ?
La catapulte du plaisir !

Et miracle ! Au moment suprême,
Quand débonde, torrentiel,
Le plaisir dans un cri : Je t’aime !
Nous serons au septième ciel !,