Lubéronisation
Les Cévennes, menacées du risque de Lubéronisation ?
C'est possible.
Est-ce un risque ou une chance ? On peu se poser les questions :
- Pourquoi ? Doit-on s’en plaindre ?
- Est-il possible de faire quelque chose ? Par qui? Et quoi ?
Les Cévennes ont une bonne image de marque, " Belle au bois dormant "
durant les années 50-60, elles ne participent pas à la furie de constructions en
béton qui submerge le littoral. Elles présentent de nombreux handicaps : Forte
dépopulation, abandon des terres et des maisons, pas d'adduction d'eau, pas de
téléphone, voies de communication d'un autre âge. Miracle : Dans les années 70-80,
ce handicap devient un avantage, paysage protégé, peu de béton, maisons inoccupées et peu chères,
espace disponible.
Les premiers arrivants, "Néo" en grande majorité, séduits par ces
arguments, s'installent et savent ne pas trop détériorer ce patrimoine. Il faut les en
féliciter car, à cette époque les "horreurs" construites, le furent dans l'indifférence
quasi générale. Au jour d'hui il existe un consensus pour accepter (imposer) de ne plus
faire « n’importe quoi » .
Si les Cévennes ont un si grand pouvoir d'attraction nous devons nous en
réjouir ! C'est qu'on y trouve une qualité de vie qui n'existe plus ailleurs. Tous
les cévenols en profitent. Ne nous en plaignons pas. Les régions où le prix des terrains
est très abordable sont, en général, moins attractives.
Que faire ? Continuer à conserver et à développer ces atouts incontestables
et continuer à vivre ici et à transmettre le patrimoine.
Oui, mais comment ?
Les Communes : Elles ne sont pas propriétaires du foncier (ou très peu)
Mais elles peuvent essayer de maitriser et d’orienter le développement : POS ou PLU.
Des zones constructibles ? Oui, mais où et quelle surface dégager ? Pas
au détriment des zones agricoles à protéger et, si possible, à étendre. Elles permettent
une « agri-culture » spécifique aux Cévennes, souvent « bio » et participent à la qualité du paysage.*
Encourager les projets innovants allant dans le sens du développement
durable et n’étant pas en contradiction avec les objectifs cités. Cela peut être un
projet incluant l’accueil touristique s’il est orienté vers un tourisme respectueux de
la nature. Il existe une forte demande pour cela ainsi que pour les produits locaux,
à nous de cibler les clients éventuels par nos propositions. Agriculture et tourisme ne sont
pas forcément incompatibles.
Encourager surtout les initiatives de propriétaires qui accordent
des baux aux éleveurs ou aux agriculteurs, encourager les regroupements des acteurs du
développement, comportement qui peut faire évoluer les mentalités et donc inciter également les
nouveaux acheteurs séduits surtout par la maison, à louer, s’il y en a,
les terres qui l’entourent et dont ils ne font rien.
Jusqu’à l’encouragement financier sous une forme à trouver ?
Pourquoi pas ? On crée bien des zones franches dans les villes défavorisées.
La SAFER, si elle remplit bien son rôle d’information auprès des
intéressés doit aider à remettre en circulation des terres agricoles lors d’une vente.
Mais… Le foncier des Cévennes appartient aux cévenols. Lubéronisation
ou non, cela dépend d’eux.
La dérive spéculative sur les prix des terres ou des loyers est souvent
agréablement subie et opportunément anticipée (donc accentuée). Veut-on encourager
l’installation permanente de jeunes ou faire un « coup » immobilier ?
Ex : Location à l’année ou seulement les deux mois d’été avec un loyer très fort.
Si le foncier a tant de valeur, alors les Cévennes ont une richesse
potentielle non négligeable ; C’est un atout ! Comment faire pour qu’il soit profitable
à l’ensemble des cévenols. Bonne question !
* C’est possible (peut-être pas partout) À Corbès, le plateau situé au
centre de la commune a été mis en zone agricole. Il aurait fait, de l’avis de
beaucoup personnes, une superbe zone constructible. Longtemps peu exploitée,
cette zone agricole est désormais entièrement occupée par un viticulteur « bio »
et tout le monde s’en félicite. Bien évidemment cela n’a pas fait baisser le prix
des terrains situés autour ! Si sur cette zone on avait construit soit une usine,
soit une centaine de villas du genre « Les Hauts de Corbès » soit des barres de HLM,
le terrain serait à bas prix !
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