La fleur éclose
(Du 14 juillet)
L’événement, pour sûr, y est.
Le jour où la fleur est éclose
Est bien sur le calendrier
C’est écrit, il faut qu’elle explose !
Touche-t-il, poussé par le temps,
L’astre solaire, à l’autre rive,
Elle éclot, quand la nuit arrive,
Celle que tout le monde attend.
L’atmosphère obscure, opulente,
Calme, invite à se reposer.
Tout à coup, la fusée volante,
En mille éclats vient exploser.
Le ciel est en feu, quel vacarme !
Mille lueurs, mille couleurs,
Bruit et fureur !... La belle larme…
Les éclats irisent les pleurs.
Car ma nature est ainsi faite
Qu’à mes lèvres, comme à l’envi,
Au paroxysme de la fête
Survient un goût d’inassouvi.
Dans la bouche et dans tout mon être,
Un lent venin, doux-amer, fond,
Symptôme furtif que, peut-être,
Un mal-être, en moi, se morfond.
Mon âme triste, la pauvrette,
Songe fort qu’il est au tréfonds
De mon cœur, plus qu’une amourette,
Oh oui, plus fort et plus profond.
Et de cette image secrète
Les souvenirs affluent et font,
En ronde tenace et discrète,
Des tours comme marionnette,
Des tours sans fin que rien n’arrête ;
Ainsi font, ainsi font, font, font.
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