Erotique douceur
Geste plein de pudeur, comme disant :"Je n'ose "
Tu dénudes, un peu, du linge précieux,
La délicate chair d'un bourgeon délicieux
Et tu me laisses voir le bout de ton sein rose.
Quel merveilleux plaisir ce petit bout de sein
Dur et tendre à la fois pour assouvir ma fièvre.
De ce sein qu'elle cache en l'offrant à ma lèvre,
Ta main presse la chair comme un petit coussin.
Et, de ton autre main, tu rapproches ma tête
De ce téton d'amour. Si, quelquefois, je mords,
Si tu gémis un peu, je n'ai pas de remords.
Je bois l'amour, la vie et le plaisir. Je tète.
Mon petit bébé doux, ô mon enfant, ma soeur,
Mon ardente amoureuse, ô femme, quel mystère !
Dans ce geste innocent d'érotique douceur,
Te voilà mon enfant, mon amante, ma mère.
 Modigliani |