Petit matin blème
Ma peau frémit aux dents du froid,
C'est le petit matin livide.
Mon coeur, lui, grelotte d'effroi
Car je m'éveille les mains vides.
L'aigre besoin d'une chaleur,
Quand vient le petit matin blême,
Nourrit, au fiel, cette douleur :
Je suis tout seul avec moi-même.
En remontant le drap sur moi,
Ce frisson, au matin livide,
C'est la fraîcheur et c'est l'émoi
D'avoir froid, seul, dans le lit vide.
En vain, mes bras cherchent encor,
Quand naît le petit matin blême,
Le souvenir chaud de ton corps,
Je suis seul, j'ai froid et je t'aime.
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