Solstice d'hiver
Au ciel, depuis belle lurette,
Levant les yeux, les hommes ont,
Longtemps, gardé la peur secrète
Que le soleil, jamais, n’arrête
Sa descente sur l’horizon.
Ils redoutaient que ne palisse,
Pour toujours, l’astre de chaleur
-Vivre au soleil est un délice-
Viendrait-il le temps du solstice,
Annoncer la fin du malheur ?
La nuit, prenant l’aube pour cible,
Gagnait, lentement, du terrain.
Pendant six mois, marche invincible,
Son règne devenait possible,
Puis, le jour se leva, serein.
C’est, d’abord, fragile apparence,
Les jours vont-ils bien crescendo ?
La minute de différence
Éloigne la désespérance :
Noël vient avec ses cadeaux.
Quand la nuit est profonde et noire,
L’esprit obscurci méconnaît
Le chemin, trace dérisoire
Vers un lendemain illusoire
Mais, dans le cœur, l’espoir renaît.
Le miracle de la naissance,
À Noël, du divin enfant,
Est l’objet de réjouissance,
Car on célèbre la puissance
De l’amour, toujours triomphant.
Bonheur d’offrir, en un poème
Écrit pour ce jour singulier,
Tendres baisers, caresse extrême,
Des mots plus doux que l’amour même,
Posés dans ton petit soulier.
|
|