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Il etait un petit navire

              Les Français fascinés par Marine Le Pen, après avoir été séduits par le père, ne sont pas tous fascistes, loin de là. Tous les soviétiques n’étaient pas des partisans du goulag mais le goulag existait bel et bien et certains s’en accommodaient, le croyant nécessaire pour préparer des lendemains qui chantent. Ceux qui suivent Marine Le Pen, persuadés qu’avec elle tout ira mieux, se rendent-ils compte qu’ils cautionnent un pouvoir dangereux pour LEUR PROPRE LIBERTÉ ?
              Dans une chanson célèbre à propos d’un navire sans ressources, on voit les hommes laisser au sort le soin de désigner lequel d’entre eux sera mangé.
              Le sort désigne (Cela permet-il penser qu’il a été un peu manipulé ?) le plus jeune, donc celui qui est le plus démuni et le plus faible ! Son sacrifice doit sauver les autres.
              Notre société peut être considérée comme un navire. Mais à l’inverse de celui de la chanson qui devait être à classe unique, on y trouve des cabines de luxe, des dortoirs populaires et des soutes au-dessous du niveau de la mer. Le navire n’est pas en danger de faire naufrage et ne manque de rien. Les vivres font défaut parfois cruellement, c’est vrai, dans les étages inférieurs alors que les ponts supérieurs regorgent de nourriture.
              Si on demandait aux individus les plus défavorisés, dans les soutes, de choisir parmi eux « Qui sera mangé ? » que croyez-vous qu’ils feraient ? Accepteraient-ils, lâchement, d’en désigner quelques-uns ou bien s’insurgeraient-ils afin de garder leur dignité d’êtres humains et pour imposer un partage de la nourriture ?
              Eh bien, de nos jours, des hommes (et des femmes) politiques proposent ce choix à ceux qui sont, pour la majorité d’entre eux, en bas de l’échelle sociale. Ce n’est pas la nourriture qui manque le plus, c’est le travail. Alors on leur demande de désigner ceux qui seront jetés à la mer afin que, eux, les rescapés, se partagent le travail.
              Se révoltent-ils ? Disent-ils qu’il est impossible de faire un choix ? Impossible de traiter un homme comme cela ? Qu’ils sont tous solidaires puisque tous embarqués sur le même navire (la même galère) Qu’ils sont les victimes et non les responsables de cet état de fait ?
              Non ! Ils jouent le jeu et ils désignent qui ? Le plus jeune, le plus récemment arrivé, l’étranger, l’immigré !
              Les malheureux, ils sont trompés sciemment. Des hommes (et des femmes) tirent profit de leur misère, de leur angoisse et tentent de prendre le pouvoir par l’exploitation malsaine de la peur de la différence et par l’utilisation, vieille comme le monde et toujours renouvelée par les dictatures, du mythe du bouc émissaire. S’ils parvenaient à leur but, ils exacerberaient ces différences et continueraient l’acharnement machiavélique. Il faudrait alors dénoncer le suivant, puis le suivant encore. Il n’y a plus d’immigrés ? Dénoncez le juif, puis le communiste (S’il en reste !) le franc-maçon, l’intellectuel, l’homosexuel, celui qui « pense mal »…Ce jeu pervers est bien connu, hélas.
              Ah ! Le bel ordre qui se dit « moral » et qui est la négation de ce qui est « haut » et « humain » dans l’homme. C’est le retour aux temps des diables et des sorcières, aux cavernes, à la nuit des temps, un effroyable bon en arrière de l’humanité.
              Nous savons que cela a déjà existé (60 ans, c’est hier) et que des Français, sans trop de remords, dénonçaient « celui qui sera mangé » puis allaient, tout naturellement, remplir leurs devoirs de «  bons Français » patron, ouvrier, père ou mère de famille, et même pour certains, communier, à genoux, à jeun, à la fin d’une messe en latin.
              Puis un jour, on se réveille, on se regarde dans la glace, on ne se trouve pas beau ! Le teint un peu vert (De gris !)
              Toutes les nations dont les peuples, à un moment de leur histoire, ont succombé à cette idéologie ont vu cette aventure se terminer par un effondrement dans la honte, le déshonneur et le malheur. La nation s’est très vite retrouvée avilie sur la plan moral et affaiblie sur la plan économique et social. On ne connaît pas d’exception.
              Cette idéologie rend l’homme lâche et veule tout en le gonflant comme une baudruche avec des flonflons cocardiers qui n’apportent rien à sa grandeur d’homme, ni à la grandeur de la France (Quelle image garde le monde entier de la France de Vichy ?)
              Veulent-ils le retour de ces temps-là tous ceux qui donnent leurs suffrages à cette idéologie dangereuse et indigne de la France ? Je pense sincèrement que non.
              Mais tous ceux qui réclament leurs voix désirent, sans l’avouer mais avec beaucoup d’impatience et d’avidité, le retour de ces temps-là !
              Alors, c’est à eux de choisir. Après, il sera trop tard !