Toutes en toi
À l’air plus léger, on devine
Que se prépare le printemps…
Je n’ai pas connu, tu m’entends,
Femme plus femme, plus divine.
J’en eus, plus jeunes et plus fières,
Qui collectionnaient les amants,
Avaient plus de tempérament
-Et la poitrine plus altière !-
J’en ai connu, brunes ou blondes,
Rousses, noires qui, dans un lit,
Ont dénudé leurs corps jolis
-Et leurs hanches beaucoup plus rondes- !
J’ai rencontré des expansives
Qui fouettaient le sang par des mots,
Puis, prenaient leur plaisir aux maux
Du fouet qui marquait leurs peaux vives.
J’en ai découvert de si prudes
Qu’elles n’offraient pas leur corps nu,
Trouvant un plaisir méconnu
À ces étreintes un peu rudes.
J’en ai connu de toutes sortes,
Des à complexes, d’autres, non,
Des actives, d’autres qui n’ont
Qu’un corps inerte, comme mortes.
Et celles qu’à leurs cris sonores,
Stentor on croyait enlacer.
Celles qui disaient : « Plus, assez ! »
Et celles qui disaient : « Encore ! »
De chacune d’entre elles, j’aime
Un détail dont je me souviens.
Avec toi, vois ce qu’il advient :
Tout ce que j’aime est dans la même !
C’est l’infini qu’en toi, je trouve ;
Toutes ces femmes dans ton corps,
Tous ces bonheurs. Faut-il, encor,
Qu’au fond de toi, tu les découvres.
À l’air plus léger, on devine
Que se prépare le printemps.
Je n’ai pas connu, tu m’entends,
Femme plus femme, plus divine.
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