Un an de pris
Le printemps débarque en hiver ;
C’est bientôt l’été qui déboule !
Le calendrier tourneboule
La terre qui va de travers.
Mais les saisons n’ont pas de prise
Sur lui qui s’avance à grands pas.
Même si tu ne le veux pas,
Il est exact, pas de surprise.
Il est très fort cet horloger
Qui, sans jamais avoir de doute,
Mit, un beau jour, le temps en route,
Puis s’éclipsa d’un cœur léger.
Pour les humains, c’est la galère :
Tic, tac. Tic, tac. Oh ! Le tourment
De la bombe à retardement !
Boum ! Boum ! Joyeux anniversaire !
Un an de plus ? Un an de pris,
Gagné sur la grande faucheuse !
S’adoucit l’image fâcheuse
Du temps qu’on paye au juste prix.
Non, nous ne pouvons rien y faire,
Affichons le calme apparent,
Jouons au bel indifférent ;
Un an de plus ? La belle affaire !
Contre moi, très fort je te serre,
Pas trop fort ! Un baiser câlin ;
Il arrive : Drelin, drelin,
C’est lui : Heureux anniversaire !
Et j’ajoute, en ces vers encor,
Pour l’anniversaire tendresse,
Bouquet subtil, une caresse
Qui parcourt l’odeur de ton corps.
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