Au gui l'an quatre vingt neuf
En mil neuf cent quatre vingt neuf,
Pour fêter le bicentenaire,
Chantons en chœur : « Au gui l’an neuf ! »
Notre hymne révolutionnaire.
Même arborant, avec éclat,
Les fameux bonnets écarlates,
Comment, de nos jours, pendre à la
Lanterne les aristocrates ?
À celui que le nom de cou-
Pable, au supplice, prédestine,
On ne peut plus couper le cou,
Au tranchoir de la guillotine.
Il fallut, bien que s’annonçât,
Des raisons, la lumière vive,
Deux cents ans pour changer le « çà
Ira » pour : « ça ! Que l’homme vive ! »
Certains ont encor du remords
En regrettant, qu’un jour, fut mise
À mort toute peine de mort ;
Vengeance n’étant plus permise.
Vive le son ! Vive le son !
Quand j’entends braire, je ricane
Car, se complaire à la chanson
Du canon, est un régal d’âne !
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