Bon an, mal an,
Pas plus ne dure.
Rapide ou lent
La chose est sûre.
L’an opulent ou l’an ordure,
Bon an, mal an,
Pas plus ne dure
Bon an mal an
Quatre-vingt-neuf l’impertinent
Qui se voulait bicentenaire
N’aura pas duré plus d’un an,
Guère plus qu’un an ordinaire !
Il est bien mort, De Profundis.
Mais, de retour du cimetière,
Faisons fête à Quatre vient dix :
Qu’il vive au moins l’année entière !
Sur les ruines de chaque mur,
L’espoir renaît dans l’allégresse.
Au fond du cœur l’homme est-il mûr
Pour que la liberté progresse ?
Que cette année où (pas sans heurt !)
Bien des peuples brisent leur chaîne,
Nous fassions le plein de bonheur ;
Douze mois jusqu’à la prochaine.
L’an quatre-vingt-dix, je le veux
Placé sous les meilleurs auspices.
Quand il aura comblé nos vœux
Nous l’irons mener à l’hospice !
Et puis qu’ici-bas tout prend fin
-Humains, ans, même destinée-
À la chute, j’arrive enfin :
Très bonne et très heureuse année !
Que prenant le temps de goûter
Chaque jour : À la bonne vôtre !
Passe l’an, sans vous en douter,
Pas plus long, plus heureux qu’un autre !
|