Pour fêter 1988
Le grand double huit
La vie est comme un grand manège
Qui nous entraîne en bas, en haut.
Le tourbillon nous colle au siège
Et nous poussons des : Ah ! des : Ho !
Éblouis par le sortilège,
Nous distinguons mal les contours.
Si vite tourne le manège
Qu’on fait, déjà, les derniers tours.
La vie est comme un grand manège
Et, pour trouver ses tours plaisants,
Quelquefois, je me dis : Que n’ai-je
L’innocence de mes seize ans !
Quatre vingt sept qui se termine
Nous secoua sur son grand huit.
Au lieu de faire grise mine,
Regardons de près l’an qui suit.
Il nous offre la perspective
Deux fois courbe qui me séduit ;
Double dose d’émotion vive,
Bonne à prendre aux jours d’aujourd’hui.
Vivre doublement enjolive.
Le deuxième tour est gratuit !
Puisque quatre vingt huit arrive,
Partons sur le grand - double - huit !
Et, de tout mon cœur, je souhaite
Que, sur la route où nous allons,
L’an de la double pirouette,
Sème la fête et les flonflons.
Vers l’espérance inassouvie,
Le poète échafaude un pont…
Ma prière sera suivie
-Si le ciel, à mes vœux, répond- !
Que la fortune te convie
Au banquet où tout correspond
Au menu qui te fait envie.
Sur le manège de la vie,
Que tu décroches le pompon.
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