Le pêcheur de soleil J’étais pêcheur de lune Perdu, matelot ivre, Mais à mon hameçon, Ne se prenait aucune Espèce de poisson. De manier la gaffe Sur mon petit bateau, Grand océanographe Me crûs-je ipso- facto ! Dessus la mer immense, Je voguai. Pire encor, J’osai braver, démence ! L’océan de ton corps. Lorsque je te vis nue, J’étais intimidé ; Onde trouble, inconnue, J’avais jeté le dé… J’apercevais des îles, Des jardins et des fleurs, Des ports sereins, asiles Peuplés d’oiseaux siffleurs. |
……………………….. Une ample vague roule Aux récifs dangereux Et m’emporte en sa houle, Et m’attire en ses creux. Perdu, matelot ivre, Je m’accrochai pour cher- Cher, une heure, à survivre, Aux crêtes de ta chair. Puis vint le matin calme Et le souffle du vent Friselait une palme À l’éclat du levant. L’écume et le silence, Au rivage endormi, Révélaient l’opulence De nos désirs soumis. Dans ton eau rectiligne, Femme, à notre réveil, J’avais pris, à ma ligne, Un merveilleux soleil. |
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