Méridienne
Le soleil règne, magnifique,
Absolu mais calorifique.
Sous les effets de la cuisson,
Le pré devient un paillasson
Et ma peau vire au rouge brique.
De feu, l’air, comme éclaboussé,
Frémit et crisse, convulsé ;
De son délire, il se dégage,
Cinéma tremblant, un mirage
Qui brouille mon regard plissé.
L’image est, parfois, presque nette ;
Je crois deviner Marinette
Quand, bien trop loin pour la saisir,
Je focalise mon désir
Déployé comme une lorgnette.
Tu danses dans la poudre d’or ;
Je me rêve conquistador
D’une toison de même teinte.
Le soleil te met hors d’atteinte ;
J’attends le soir et je m’endors.
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