L'homme Dieu
L'été, les feux de la Saint Jean,
Vieux rite païen et solaire.
L'homme prit aux Dieux en colère
Le feu pour être intelligent.
Les ténèbres, à la lumière,
Après un terrible combat,
Cédèrent. Alors la première
Idée apparut ici-bas.
Ayant fait, du feu, la conquête
Par la maîtrise de l'éclair,
Dans la caverne et dans la tête
De l'homme, on vit beaucoup plus clair.
Longtemps, les Dieux, jaloux, gardèrent
Le feu pour eux tous seuls, pardi !
Et les hommes, qui le volèrent,
Furent chassés du Paradis.
Ils témoignèrent d'un courage
Qu'ils ont, depuis, payé bien cher;
Les Dieux, méchants et fous de rage,
Les ayant punis dans leur chair.
Et, toujours, dure la querelle;
Des Dieux immortels, sans remords ;
Le verdict fut : L'homme rebelle
Subira la peine de mort.
S'il faut mourir, si le coeur saigne,
Si les larmes troublent les yeux,
Au prix de la mort, l'Homme règne.
Dans le ciel se meurent les Dieux.
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