Fièvre
Je n’avais de sec que les lèvres
Tant mon corps était tout en eau.
Secoué par de grosses fièvres,
Au lit, j’endurais mille maux.
Je t’appelais dans ma souffrance
En te disant : Ce serait bon
Si, pour hâter ma délivrance
Tu posais ta main sur mon front !
La fièvre entraîne le délire.
Oh ! Ta main me plaisait beaucoup
Sur mon front chaud ! Mais, comment dire ?
Pensant à toi, j’eus, tout d’un coup
Mon désir tendu qui réclame
D’être apaisé. Alors, j’ai su
Que j’aurais du plaisir, mon âme,
Si tu posais ta main dessus !
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Léonor Fini |