Le Temps fait grise mine
Il pleut tout doucement, le temps fait grise mine
Et, vers toi, mon esprit, obstinément, chemine ;
Vers toi, vers ta chaleur et vers ton corps joli
Qui paresse, odorant et moite dans ton lit.
Me glisser dans tes draps, retrouver ta peau douce,
Te caresser longtemps, découvrir l’endroit où se
Cache, tendre et secret, profond et palpitant,
Ce nid où je me perds et qui m’attire tant
Car, d’un Eden perdu, la mémoire latente,
Fait vibrer, dans ma chair, la douloureuse attente.
Antre magique, obscur, où l’homme triomphant,
Ébloui, fasciné, redevient un enfant,
Un tout petit enfant béat, repu, languide,
Sans force. Oh ! M’attarder au nid chaud et humide
Et dormir du sommeil enlacé des amants.
Le temps fait grise mine, il pleut tout doucement |