Pour avoir vu dans l’eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin, ses cheveux de soleil. Apollinaire
Les chutes du Rhin
La belle Loreley, dans les chutes du rhin,
Roulait le batelier au plus profond de l’onde.
Fais-moi mourir d’amour, ô ma Loreley blonde,
Me perdre et m’engloutir par ta chute de reins.
Apollinaire,Apollinaire
Un jour, dis-tu, t’a mise nue.
J’en nourris mon imaginaire ;
Je suis voyeur et visionnaire.
Lorsque l’heure sera venue,
À la clarté d’un luminaire,
Mon désir t’aura reconnue
Puisque tu t’offres, toute nue,
Aux poèmes d’Apollinaire.
Mon désir vagabond rêve de nuit rhénane.
Dans mon verre, je vois la fille aux cheveux d’or
Bottes rouges aux pieds, étrange courtisane.
Son regard fascinant semble me dire « Dors,
Je berce entre mes seins le poids de ta détresse
Et je brûle ta lèvre au feu de mon baiser.
C’est le rite païen dont je suis la prêtresse,
Je connais les secrets qui pourront t’apaiser,
Dors. Je serai servante et je serai sultane,
Et si tu prends le fouet pour me faire souffrir,
Sur mes flancs frémissants et sur mes reins de Diane,
J’inventerai, toujours, davantage à t’offrir. »
Mon désir vagabond rêve de nuit rhénane.
La belle Loreley, dans les chutes du Rhin,
Roulait le batelier au plus profond de l’onde.
Fais-moi mourir d’amour, ô ma Loreley blonde,
Me perdre et m’engloutir par ta chute de reins. |