Paranoël
Pour Noël ou le Jour de l’An,
Ma parano prend son élan
Et s’enfle jusqu’à la névrose.
Plus que tout l’or de l’Eldorado,
Je voudrais, merveilleux cadeau,
Ton corps paré d’un ruban rose.
Au ciel, vers vous, montent mes cris,
Père Noël ! Je vous écris
Pour ne demander qu’une chose :
Ah ! Quel bonheur, si vous vouliez
La déposer dans mon soulier,
Le corps paré d’un ruban rose.
Le Jour de l’An : Petit matin,
Les confettis, les serpentins,
Santé, bonne année, on l‘arrose !
Moi, je ne formule qu’un vœu,
Exauce-le, dis ! Je te veux
Le corps paré d’un ruban rose.
Épiphanie, ah ! Je suis roi !
Et je possède, par octroi,
Tous les pouvoirs, tous ! Alors, j’ose,
Par mes sbires (et par décret)
T’amener en un lieu secret,
Le corps paré d’un ruban rose.
Délicat trouble du désir,
Ton exquise peau va rosir :
Cachés ta maison bien close,
Savourons ce tendre abandon
Et partageons, veux-tu, ce don,
En dénouant le ruban rose.
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