Musique du vent d'automne
Anodine aria
Ce n'est qu'une aria très lointaine, anodine.
La musique du vent, le vent de la saison.
La peau frémit un peu, frêle duvet d'oison.
Cette petite voix, elle chante en sourdine :
Il règne triomphant, sans partage, il est roi.
Soleil-Roi de l'été qu'il accable et façonne
Selon son bon plaisir. Tu l'entends ? Elle sonne !
La cloche sonne, triste, au loin, dans le beffroi.
Sonne-t-elle le glas quand le soleil décline ?
Quand le venin atteint la feuille qui jaunit ?
L'oiseau, depuis longtemps, a déserté le nid.
Sonne-t-elle le glas la cloche cristalline ?
Le glas et le tocsin ? Pas encor, pas demain !
Il est chaud à la peau le soleil de l'automne.
La dorure à l'or fin, au feuillage usé, donne
La fragile raideur d'un riche parchemin.
En habit de gala, la belle feuille tombe.
Dès le premier vent fraîs, vole, s'envole, part
Pour, en terre, pourrir ... Un jour, c'est le départ,
Un jour de vent mauvais. Vol direct pour la tombe.
La musique du vent, le vent de la saison,
Ce n'est qu'une aria très lointaine anodine.
Cette voix, je l'entends, elle chante en sourdine.
Ma peau frémit un peu, frêle duvet d'oison.
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Le frisson, sur ma peau, il naît de ta caresse.
Une petite voix, dans mon coeur chaviré,
Chante une mélopée aux mots tendres, dorés.
Dorés à l’amour fin d’un automne tendresse.
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