Reliquat
Déjà, Septembre délicat
Fredonne sa chanson d'automne,
Aigre comme l'harmonica.
Au fond de moi, se pelotonne
La peine, sombre reliquat.
Car, un par un, les ans s'amassent
Plus sûrement que les écus
Et le rentier fait la grimace :
Au bout du compte est, mordicus,
L'arrêt de mort par contumace.
Déjà s'entrouvrent les boutons
Des chrysanthèmes nostalgiques
Flottants, aux matins de coton,
Comme chevelures tragiques
De fantômes à croupetons.
Et, chaque année, il me désarme,
Ce blason de l'été tardif
Quand la rosée pose une larme
Sur le pétale maladif
Du colchique au funeste charme.
La feuille se farde aux couleurs
Des flammes dans la cheminée.
La lumière est encor chaleur
Et ton image enluminée,
Doucement, prend de la valeur.
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