Mon âme se couvre
L’été n’est pas encor fini
Mais, le matin, quand l’air frissonne,
Le venin subtil de l’automne
S’insinue en catimini.
L’été dit : « Vois, je suis le maître
Du royaume où le soleil luit ! »
Le ver est déjà dans le fruit,
Monarque, il peut encore paraître…
Tous mes maux, à la queue leu, leu,
Sont là, syndrome de l’automne.
Dès que le ciel est gris, qu’il tonne,
Mon âme se couvre de bleus.
C’est l’impensable paradoxe
De la saison que j’aime tant :
Je l’aime, et j’en suis mal portant,
Cette blessure d’équinoxe.
Le mal d’automne fait penser
À l’histoire d’amour, ma foi,
Un amour qui peut, à la fois,
Blesser un cœur et le panser.
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