La saison du chrysantheme
C’est la saison du chrysanthème
Et du deuil. La triste saison
Où, partout, lugubre oraison,
Sanglote le funèbre thème.
J’ai tort, peut-être, ou j’ai raison,
Je veux te dire que je t’aime
À la saison du chrysanthème
Et du deuil, la triste saison.
La terre engloutit lentement
Les corps de ceux que nous aimâmes.
Ailleurs, peut-être, sont leurs âmes…
Seuls, restent quelques ossements.
Triste saison et dur moment
Lorsque nous revivons le drame :
Les corps de ceux que nous aimâmes,
En terre, sombrent lentement.
Nous serons tous la nourriture
De la terre d’où nous venons ;
Pour construire un autre chaînon,
La nécessaire pourriture.
Réalité méchante et dure !
Mais, le moyen de dire non ?
De la terre d’où nous venons,
Nous serons tous la nourriture.
L’âme et le corps sont engourdis ;
Voici le temps où tout hiberne.
Faut-il mettre le cœur en berne ?
Écoute ce que je te dis :
L’âme et le corps tout engourdis
L’avenir peut paraître terne ;
Après le temps où tout hiberne,
Un beau jour, le printemps verdit.
C’est la saison du chrysanthème ;
Vois au-delà de l’horizon.
Tu vaincras la morte saison ;
Notre amour sera de baptême.
C’est la saison du chrysanthème,
Je fais du feu dans la maison.
Viens tu verras que j’ai raison…
Si tu savais comme je t’aime !
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