Le ver dans le fruit
Le voilà de retour, cyclique ;
Comme au fruit trop mûr loge un ver,
À l’automne mélancolique
Le spleen est dans mon cœur ouvert.
La pluie, en larmes, dégouline ;
Stigmates noirs sur le carreau.
Mon moral qui la suit s’incline
Et déprime vers le zéro.
Au même endroit l’automne blesse ;
Toujours le même canevas
Et mon cœur tire sur la laisse.
Dis-moi, mon cœur, où tu t’en vas ?
Dis-moi plutôt où tu désiresv
T’en aller, vers quel horizon ?
…Et se fracassent mes délires
Sur les barreaux de ma prison.
Peut-être avais-tu le Sésame…
Et je volerais en plein ciel
Si j’avais respiré ton âme
Troublante au subtil goût de miel.
Construire sa vie à l’image
D’un grand amour enlumineur…
Peut-être sommes-nous, dommage !
Passée à côté du bonheur.
Le spleen squatte mon cœur d’automne,
Muet voyageur clandestin ;
Parasite oppressant, il donne
Ce teint falot à mon destin.
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